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31/03/2014

Vêtement

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   Quand, un samedi de l'hiver dernier, je suis entré dans un magasin de vêtements pour homme, et que j'ai demandé s'ils vendaient des "pantalons de flanelle", la vendeuse a hésité un moment. Elle ignorait en fait ce que désignait le mot "flanelle", le duveteux de la matière. Cela ne m'a pas surpris. J'avais déjà pu à maintes reprises constater cette ignorance de l'art de l'habillement par ceux-là mêmes dont c'est censé être le métier. Sous des manières arrogantes, ils dissimulent assez mal qu'il n'y connaissent rien en tissus, ou encore qu'ils ne savent pas vous indiquer la bonne taille, choisir le modèle qui pourra vous convenir. Essayer le bon polo, par exemple, est la quadrature du cercle. On doit se débrouiller tout seul, en comptant sur le hasard et sur son propre goût — ou s'abstenir d'acheter des vêtements, ainsi que le conseillait du reste l'écrivain américain Charles Bukowski, lui aussi sensible à ce problème, malgré les apparences, comme notre cher Paul Léautaud. Voilà pourquoi les hommes sont si souvent tellement mal habillés. J'ai heureusement fait parfois l'expérience inverse, mais cela demeure rarissime. Je me souviens ainsi d'un jour où, pour me remonter le moral, j'avais décidé d'aller m'acheter une cravate chez Arnys, rue de Sèvres, à l'époque où cette superbe boutique n'avait pas encore été revendue. En discutant avec un vendeur, j'avais apprécié que ses propos gardent la mesure, à l'image des beaux costumes cousus main, et qu'il soit même au courant de l'origine de la cravate, qui vient, comme son nom l'indique, de Croatie. Ce trait, qui n'aurait plus cours aujourd'hui, était à mes yeux suffisamment incroyable pour être noté.