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01/02/2014

Marotte

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   Sartre, avec d'autres, soutient la thèse que l'imaginaire se distingue du réel. Ce qui faisait dire à Malraux qu'un romancier était inspiré non tant par des tas de facteurs sociologiques, que par le commerce infini qu'il entretenait avec les autres artistes. Un roman, un tableau, sont des objets de contemplation — qui interrogent le réel. J'ai au fond la possibilité d'avoir un plus grand contact, ou un échange plus essentiel, avec ma propre réalité quotidienne, si je me trouve face à une œuvre d'art. La vérité réside dans la contemplation qui s'ouvre à moi, dans la passivité et le désœuvrement qui sont le propre de cette expérience. D'où un scepticisme philosophique devant la vie. D'où aussi une certaine légèreté : Flaubert, dans sa Correspondance, n'appelait-il pas "marotte" son travail de romancier ?